Comment avez-vous connu le Comité des Forêts ?
D’abord par Michel de Vasselot, qui, dès le début en 2007, nous a accompagnés avec Benoît Loiseau (1) dans notre recherche de massifs forestiers (et leur estimation). Michel nous a par la suite présenté l’activité du Comité des Forêts, avec son éthique et son expertise, dont notamment les baliveaux et le voyage annuel auxquels nous avons rapidement participés. Cela nous a permis d’approcher les sylvicultures et leurs problèmes spécifiques, les modes de commercialisation et de transformation des bois dans différentes régions françaises et dans différents pays (jusqu’à la Chine !) ainsi que de rencontrer nombre d’adhérents du Comité et l’ensemble des experts qui y sont rattachés.
D’où vient votre implication dans la propriété forestière ?
C’est finalement une vieille histoire d’attachement aux espaces naturels et à la forêt : par des liens – ténus – familiaux (forêt du Jura pour mon épouse Hélène, petit bois au bout de la Bretagne de mon côté) ; par nos formations académiques (2) à tous deux ; par la vie professionnelle qui m’a notamment conduit au titre de l’aide au développement avec la Caisse Centrale de Coopération Economique, à instruire le premier grand projet de replantation forestière en Côte d’Ivoire ; à cela s’ajoute une passion partagée par nous deux pour les Parcs et Jardins. De façon plus concrète, notre implication en tant que propriétaire forestier s’est inscrite dans une volonté de diversification dans notre gestion patrimoniale ; cela nous a conduit aujourd’hui à gérer de l’ordre de 600 ha, tous en exploitation et certifiés PEFC, à travers trois massifs (et … le petit bois breton) situés dans la Nièvre, l’Yonne et la Côte d’Or. Les essences principales étant le Chêne et le Douglas.
Que vous apporte le Comité des Forêts ?
Le Comité nous apporte notamment en matière de sylviculture et du fonctionnement de la filière bois, une approche plus globale par rapport à celle que nous avons au niveau d’un simple massif forestier ; qu’il s’agisse des techniques culturales, du choix des essences, des problèmes sanitaires, de la valorisation des bois. Le rôle de notre Président François Bacot y est particulièrement important avec sa préoccupation permanente (et notamment lors des voyages) de replacer la gestion d’une forêt dans un contexte élargi à l’ensemble d’une filière compliquée, diverse, aux intérêts parfois divergents, et cela sans oublier le rôle de la formation en amont. Et plus récemment accompagnant en cela l’évolution de nos sociétés, le Comité mobilise des experts et met en place des partenariats pour informer les adhérents au Comité et les accompagner sur des sujets autres que ceux – plus traditionnels – liés à l’exploitation des bois et à la location de chasse.
Comment voyez-vous l’avenir du Comité des Forêts ?
La forêt bénéficie aujourd’hui (et c’est un renouveau) d’une attention, d’une sollicitation très grande dans nos sociétés occidentales. Son rôle dans la préservation de notre environnement et de la biodiversité est reconnu … et ouvre des champs pour une valorisation complémentaire, marchande, de nos massifs. En parallèle, les progrès techniques vont permettre un suivi très précis, pour des prix sans doute assez bas, de l’état sanitaire des peuplements, de leur croissance, voire de la qualité du bois de chaque arbre. Les modes de gestion et de vente devraient évoluer en conséquence. Enfin, les activités de loisirs dans les milieux naturels ne cessent de se développer avec une fréquentation accrue (au-delà de celle connue pour la cueillette et la chasse) des massifs forestiers, publics …ou privés.
Le rôle du Comité (et François Bacot a déjà engagé des actions dans ce sens) devra être, en plus de ce qu’il fait déjà, d’accompagner ses adhérents dans ces nouvelles valorisations, dans le suivi des innovations, dans la gestion d’une fréquentation publique élargie.
Cela ne peut évidemment se concevoir qu’avec l’intervention de nos experts avec qui le Comité se doit de conserver les liens historiques et étroits.
(1) Forêt Patrimoine – (2) ingénieur agronome, docteur ingénieur, master of sciences en économie