Un peu d’histoire …

Fondé en 1912 par le marquis de Nicolaÿ, propriétaire forestier, et René Roulleau de la Rousière, expert forestier, le Comité des Forêts est historiquement le premier Syndicat de Propriétaires Forestiers de France. Ses objectifs sont la représentation des propriétaires forestiers auprès des pouvoirs publics, l’assistance à la gestion de leur forêt, l’assistance à la commercialisation des bois et l’élaboration d’études techniques commerciales, juridiques et financières. Il crée un périodique : « l’action forestière et piscicole » très actif lors de l’élaboration de la loi Sérot-Monichon. Entre 1933 et 2025 il organise 84 voyages d’étude dont 31 à l’étranger, permettant à ses membres de découvrir les techniques sylvicoles de nos voisins. A l’image de ses fondateurs, le Comité des Forêts reste attaché à l’association entre le propriétaire forestier et l’expert forestier qui le conseille. Illustrant cette alliance, il est devenu traditionnel que le président soit un propriétaire et le secrétaire général un expert.

Sous l’occupation, le Comité s’emploie à freiner l’appétit des occupants sur les bois de nos forêts et dépose secrètement les statuts de la Fédération des Syndicats de Propriétaires Forestiers. A la libération le président du Comité prend la présidence de la Fédération qui récupère la mission auprès des pouvoirs publics et le journal qui deviendra « Forêts de France et Actions Forestières ». Le Comité abandonne toute action politique et se spécialise dans l’amélioration des techniques sylvicoles et commerciales. C’est alors qu’il organise la première vente groupée et plus récemment, que Brice de Turckheim prêche, contre vents et marées, la sylviculture irrégulière déclarée illégale par certaines Orientations Régionales de Production.

Les rapports entre le Comité et la Fédération, devenue Fransylva, étaient à l’origine très fusionnels puisqu’ils avaient les mêmes adhérents. Le président de l’un était membre du conseil de l’autre et la rue de la Trémouille abritait même la compagnie des experts forestiers qui animaient les ventes groupées syndicales en province. La Fédération était largement financée par une cotisation sur le produit de 0,25 % prélevée sur toutes les ventes privées.  Pour renforcer les syndicats départementaux, en déficit de moyens, on pose alors la question de fusionner la Fédération et le Comité. Cette solution est écartée par le président Hubert Leclerc de Hauteclocque qui déclare : « La Fédération c’est la Chambre des députés, le Comité c’est le Sénat. Nos adhérents possèdent en moyenne 6 ha de forêt, les vôtres possèdent en moyenne 300 ha. Nos préoccupations sont politiques, les vôtre patrimoniales ». Alors, pour permettre aux propriétaires forestiers d’adhérer aux deux structures, le Comité réduit sa cotisation dont il reverse une partie à Fransylva.

Puis dans les années 1980 les groupements de gestion syndicaux se transforment progressivement en coopératives qui, après le départ du président Leclerc de Hauteclocque, revendiquent leur indépendance et cessent de verser toute cotisation à Fransylva.

En 2002, François Bacot prend la présidence du Comité. Il met son énergie, son intelligence et son carnet d’adresses au service du Comité. En 20 ans le nombre d’adhérents double et le nombre d’experts triple. En 2022 François Touber accepte de reprendre le flambeau. Avec beaucoup d'habileté, il perpétue l'œuvre de son prédécesseur en l’enrichissant d’une petite touche nouvelle qui lui est très personnelle.

Michel de Vasselot